Un client pour réseaux sociaux sous GNU/Linux, mission impossible ?

Agacé d’avoir un Firefox qui utilise allègrement plus de 1 Go de mémoire avec seulement trois extensions et cinq onglets, j’ai regardé le rapport de about:memory. Une partie du problème vient des onglets épinglés.

Bien, ça fait donc un total de 160 Mo de mémoire. La première pensée que j’ai eu en voyant cela fut : « eh, si je trouvais des clients desktop, ça me libèrerait de la mémoire. » J’avais quelques souvenirs de clients Twitter ou Facebook.

Note aux libristes fondamentalistes

À celles et ceux qui viendraient chercher la petite bête (« bouh, pas bien, il utilise des services pas libre du tout, le vilain »), je répondrai que le problème se pose également pour les services libres. Prenez Diaspora, GNU Social/Laconica, Pump.io/Identi.ca/Status.net (oui ça fait déjà 3 noms pour désigner basiquement la même chose, comment voulez-vous que le grand public y adhère ?), votre webmail favorite (et à part une auto-hébergée, en existe-t-il une vraiment libre et simple d’utilisation ?).

Les webmails

Pour les webmails, on peut toujours utiliser un logiciel comme Thunderbird (100 Mo de mémoire minimum) ou Evolution (50 Mo minimum). Oui, donc on repassera pour un client en remplacement d’un onglet Firefox. Il en existe certainement des plus légers, comme Sylpheed ou Claws Mail, mais je n’ai franchement pas envie de partir à la recherche du client mail parfait. J’ai déjà bien trop à faire avec le reste…

Un client unifié

Bon, les réseaux sociaux. Le premier réflexe est d’installer Gwibber (devenu Friends depuis). Là, on nous demande de configurer les Online Accounts dans les paramètres système. Problème : sous Mint, ça n’existe pas. J’aurais dû me méfier à la vue des commentaires de la communauté.

Après deux bonnes heures à installer/désinstaller des tas de logiciels, je tombe sur gFeedline, uniquement installable par paquet .deb téléchargeable sur un Google Code qui est maintenant fermé… Ce n’est donc ni simple d’accès, ni la meilleure manière d’installer un logiciel pérenne… Il est dit qu’il fonctionne pour Facebook et Twitter. Aurais-je trouvé la perle rare ? 50 Mo de mémoire consommée, c’est correct, mais ne fonctionne que pour Twitter, sur Facebook l’onglet reste désespéremment vide.

Twitter

Bon, bah exit un client unifié Twitter/Facebook/Identi.ca/etc. Cherchons un client Twitter seul alors. Il y en a(vait) un paquet.

Nan, ce que nous avons à profusion sous Linux, ce sont des clients en ligne de commande. Joie !

Facebook

Point de salut pour Twitter, un onglet Firefox reste la meilleure option. Facebook peut-être ? Un unique client s’offre à nous : Desktop Facebook, qui ne s’installe malheureusement pas sous Trusty (et donc Mint 17) à cause d’une dépendance non-installable.

Conclusion

Voilà pour les clients desktop pour réseaux sociaux. À moins d’avoir besoin de certaines fonctionnalités, un simple onglet épinglé vaut mieux en matière de consommation mémoire. On notera que la diversité de l’offre sous Linux s’est considérablement appauvrie au point de ne proposer qu’une ou deux alternatives fonctionnelles pour chaque réseau. Il manque certainement d’un client qui unifie tout ça. Du côté des réseaux sociaux plus libres (Identi.ca, Diaspora, etc.), là c’est pire : il n’y a rien. Passez votre chemin.

Épilogue sur Firefox

Je disais en préambule que Firefox dépassait facilement le gigaoctet de mémoire. En le lançant en mode sans échec, on tombe à 350 Mo. Ajoutez à cela les 160 Mo des onglets épinglés, vous arrivez à plus de 500 Mo juste pour vérifier les mails et les réseaux sociaux. Si l’on veut un peu de confidentialité en supprimant les trackers, que ce soit avec Ghostery ou Privacy Badger, on arrive à près de 650 Mo pour une navigation « de base ». Et comme Firefox met un temps fou à se lancer, on préfère le garder toujours ouvert…

Je trouve extraordinaire qu’on en soit arrivé au point de garder allumé un logiciel qui nous prend entre 600 Mo et 1 Go de RAM juste pour faire une recherche rapide et notre veille à la pause café.