L.A. Noire

Revue d’un jeu vidéo

D’aucun qualifient L.A. Noire de « GTA-like ». À part une immense carte urbaine du Los Angeles des années 1940, et l’idiotie sans nom des centaines de collectibles inutiles à récupérer pour le terminer à 100 % — où il vous faudra nécessairement un guide détaillé pour en venir à bout —, il n’y a pas grand chose de GTA dans ce titre. De fait, une option permet de passer les phases d’action après trois tentatives.

C’est bien plus une série télé d’enquête que l’on suit, dans une ambiance qui n’est pas sans rappeler les films de l’époque, et particulièrement Out of the Past. Pour preuve : on reconnaît les acteurs derrière les différents personnages assez aisément. C’est là que L.A. Noire touche juste : son atmosphère, son ambiance, sa musique, ses sons et ses lumières, tout est là pour nous plonger dans la période. On pourrait croire que graphiquement le jeu a mal vieilli (on voit certaines « rustines » comme les cheveux qui ne sont qu’une texture peinte, ou les chromes qui ne reflètent pas en temps réel), mais tout cela donne un cachet et met en exergue son point fort : le mouvement des visages. Les mimiques sont naturelles, certes parfois exagérées pour nous offrir des indices, mais pleines de vies tout de même.

Pour ce qui est du gameplay… Les phases d’action sont intéressantes, particulièrement au niveau du tir (on sent l’entraînement policier/militaire de nos personnages), même si les phases de poursuite sont trop nombreuses à mon goût (que ce soit à pied ou en voiture). Les phases de filature sont sans doute parmi les meilleures qu’il m’ait été donné de jouer. Les phases d’enquête ne sont pas trop complexes (et les puzzles sont enfantins).

Le seul défaut que je vois se trouve au niveau des interrogatoires, où Phelps a tendance à raconter n’importe quoi. Il n’y a qu’une seule bonne façon de procéder à un interrogatoire. Il y a donc des moments absurdes où le suspect vers qui toutes les preuves pointent, qui a l’arme du crime dans sa chambre, n’avouera rien tant que vous ne lui aurez pas fourni LA preuve qui montre qu’il a bu une bière il y a trois jours dans un bar quelconque. J’exagère à peine. Donc mon conseil : quand vous avez un doute, au lieu de presser le fameux bouton Doubt, pressez Mensonge, pour voir où Phelps veut aller. Si vous n’avez rien dans le carnet, vous pourrez toujours annuler sans que ça ne porte préjudice à l’interrogatoire.

Mis à part cela, l’histoire est intéressante. Sans spoiler, il y a un moment où l’on « sent » que quelque chose ne va pas. Qu’on a beau avoir bouclé l’affaire, les pièces du puzzle ne s’emboîtent pas tout à fait. Ce jeu parvient à vous faire ressentir ça par son gameplay uniquement, avant de le faire par le dialogue, et je trouve cela très intéressant.

Bref : c’est du bon. Foncez.