Breathedge

Revue d’un jeu vidéo

Voilà un jeu de survie dans l’espace où vous devrez réellement boucher des trous avec du chewing-gum, créer des bonbonnes d’oxygène à partir de préservatifs, et utiliser beaucoup, beaucoup trop de ruban adhésif. Avec sa vingtaine d’heures de jeu, Breathedge ne paie pas de mine. Certains le comparent à un Subnautica, mais dans un autre genre.

Dans la première partie du jeu, il faudra amasser les ressources, crafter les meilleurs items, gérer son oxygène en cartographiant les environs ou en construisant des stations, des véhicules, voire même des bases… Les matériaux sont abondants, donc on se retrouve vite à empiler des valises de ressources, ce qui rend les déménagements complexes. Bref, nous avons là tout ce qui fait le genre du survival sim. Paradoxalement, il y a un côté très relaxant à simplement flotter dans l’espace, à explorer les débris alors que notre oxygène diminue…

La seconde partie transforme le jeu en semi-space sim, où l’on doit accoster un vaisseau à différents modules pour suivre des couloirs linéaires. Cette partie a peu d’intérêt. Certes, l’on peut tirer sur des ennemis, mais on est loin d’un véritable space sim. Il s’agit de clore l’histoire, de manière aussi linéaire que possible.

Aussi grandioses que peuvent être les décors, les musiques, l’ambiance, et même les cinématiques… l’histoire en elle-même relève de l’absurde. C’est là le point le plus sensible du jeu : son humour omniprésent, tapant aussi bien sur les végétariens que les antivax, voire sur les développeurs eux-mêmes… Ainsi, vous pouvez réparer les consoles à coup de gourdin, votre moyen de propulsion principal reste le pet, et il y a une touche attribuée uniquement à la fonction « Uriner », qui ne sert strictement à rien d’autre. Chaque objet est une blague. Le jeu brise régulièrement le quatrième mur. Certaines références sont explicites, d’autres plus subtiles (Une Dr. E. Ripley qui travaille sur des mutants… qui s’avère être plusieurs chapitres plus tard être un croisement d’Alien et de vache, rappelant la célèbre pandémie de Cowid-19 de 2020…).

Vous êtes constamment assailli par l’humour, au point que passé un certain point, vous ne faites même plus attention à ce que vous dit l’IA de votre combinaison, vous ne lisez plus les descriptions, ni ne lâchez la moindre réflexion sur l’histoire. Comme si tout cela était parfaitement normal dans cet univers déjanté.

Bref. C’est un excellent petit jeu qui vous occupera… sans doute autant de temps qu’Alien Isolation, dans un autre genre. Un problème de rythme à souligner toutefois : une fois que vous aurez votre base montée au maximum, vos compétences au max… tout cela ne sert plus à rien, puisque le jeu bascule sur un tout autre gameplay. Néanmoins, si vous n’aimez pas l’humour absurde, noir, caustique, brisant le quatrième mur, voire pipi-caca, bref que vous avez un balai dans le fondement, passez votre chemin.